4 février 1989, naissance de Nkosi Johnson

Il était, jusqu’à son décès, l’enfant né avec le SIDA avec la plus grande longévité. Nkosi Johnson (né Xolani Nkosi) est né le 4 février 1989 dans un bidonville à l’est de Johannesbourg. Il n’a jamais connu son père. Sa mère [Nonthlanthla Daphne Nkosi] était porteuse du virus VIH et le transmit à son bébé en gestation. Il devint porteur à son tour. Mais Xolani était un combattant. Il survécut à son 2ème anniversaire ; ce qui est inhabituel chez les bébés qui naissent avec le virus. En 1991, Nkosi fut admis dans un centre de soins pour le sida surpeuplé de Johannesburg, après que sa mère, qui était trop faible pour prendre soin de son enfant, était internée dans un hôpital. C’est là que Gail Johnson, une femme blanche bénévole, vit le garçon zulu aux grands yeux et sa mère malade. C’est là que Nkosi prit le nom de Johnson.
En tant que Nkosi Johnson, il avait un foyer dans une banlieue chic de Johannesbourg et jouissait d’un grand cercle d’amis au “Paradis de Nkosi”, le centre de soins pour le sida que Mme Gail Johnson fonda et nomma en l’honneur de Nkosi. En 1997, sa mère biologique décéda d’une maladie liée au SIDA. La même année, Mme Gail Jihnson et Nkosi gagnèrent une bataille différente. Quand elle essaya de l’inscrire à l’école primaire, certains parents s’y opposèrent en raison de son état de porteur du virus VIH. Johnson se plaignit dans un procès qu’il gagna et Nkosi fut inscrit à l ‘école. Cette controverse rendit Nkosi populaire dans tout le pays lors d’une campagne pour dépersonnaliser le SIDA. Le moment le plus important fut en l’an 2000 quand Nkosi s’adressa aux délégués de la conférence internationale sur le SIDA à Durban : une silhouette frêle dans un complet noir brillant tenant nerveusement un micro sans fil, Nkosi ,11 ans à tout casser, tint en haleine une audience de 10.000 personnes dans une atmosphère de silence et parfois de larmes en racontant l’histoire de sa naissance et de sa vie. “Je vous en prie, aidez les malades du SIDA, soutenez-les, aimez-les, prenez soin d’eux”, disait-il. En mai 2001, le petit Nkosi Johnson sera admis dans un hopital de Johannesburg. Plongé dans un semi-coma, considérablement amaigri et réduit à l’état de squelette, il fera plusieurs jours alimenté par une sonde nasale. Et le 1er juin 2001, Nkosi Johnson rendit l’âme, après avoir lutté contre sa maladie pendant 12 ans.
 
 

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