Ce jour-là, alors que Mamadou Ndala se dirige vers Erengeti dans le cadre des actions contre les groupes armés, son convoi est attaqué à la roquette. Il mourra sur place avec d’autres compagnons d’armes. Quelques heures après cette attaque, le gouvernement congolais accusera les rebelles ougandais de l’ADF-Nalu d’être à la base de cet attentat, alors que le territoire de Beni est sous contrôle de l’armée régulière.
Quelques jours après sa mort, une commission d’enquête militaire fut mise en place à Beni et plusieurs officiers des FARDC furent interpellés. Alors qu’à l’origine, le gouvernement évoquait la piste des ADF-Nalu, c’est celle d’un règlement de comptes au sein des forces armées congolaise qui a semblé, par la suite, être privilégiée. Au cours du procès qui s’ouvrira à Beni, le principal témoin (son chauffeur, qui avait échappé à l’attentat), le Sergent-Major Arsène Ndabu Ndongala fera une longue déposition dans laquelle il avait indiqué à la Cour que durant l’enquête, il avait été forcé de donner une version des faits différente de la réalité, notamment au sujet de l’incendie de la jeep du Colonel Mamadou. Il affirmera qu’après le tir de la roquette, il avait quitté le lieu avec le corps de Mamadou Ndala déjà mort à l’intérieur, pour aller chercher des renforts, et avait été surpris de constater à son retour que la voiture brûlait, sous le regard d’officiers des renseignements militaires arrivés sur les lieux entre-temps. Au lendemain de sa déposition, il est conduit à l’hôpital, mourant. Il décédera le jour suivant à 7h et ses collègues en colère affirmeront qu’il a été lui aussi éliminé.
En novembre 2014, le verdict final tomba après plus d’un mois d’audiences à Beni : le lieutenant-colonel FARDC Birocho Nzanzu Kosi et un rebelle ougandais des ADF – en fuite – seront condamnés à la peine capitale par la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu. D’autres peines seront prononcées pour d’autres prévenus et trois personnes acquittées. Mamadou Moustapha Ndala a été enterré le 6 janvier 2014 à Kinshasa, après avoir été élevé au grade de général de brigade. Il a toujours été considéré comme le héros de la guerre contre la rébellion pro-rwandaise du M23 car, pour beaucoup, c’est sous son commandement que les troupes gouvernementales avaient repris leurs lettres de noblesse au Nord-Kivu.
Laisser un commentaire