Il était midi ce jour-là lorsque le journal parlé de La Voix du Zaïre (radio officielle du Zaïre) s’ouvrait par une “carte blanche”, une sorte d’éditorial. Elle était lue par le célèbre journaliste Alphonse Mavungu et s’intitulait “le voile d’un archevêque”. Cet éditorial accusait le Cardinal Malula d’avoir été “la vipère qui a dirigé son venin contre la révolution que mène le Président-Fondateur Mobutu”. Il était de ce fait qualifié de “un illuminé de la protestation négativiste, produit du chantage et de la subversion néocolonialiste, archevêque caméléon, récidiviste et indécrottable”. En début d’après-midi, le directeur du Bureau politique du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), Monsieur Prosper Madrandele (alias Madrandele Tanzi), annonça que le Cardinal Malula ne figurait plus parmi les dignitaires de l’Ordre National du Léopard et qu’il devait, sans délai, quitter sa résidence située à proximité du Stade Tata Raphaël à Kinshasa. L’escalade allait crescendo. Le lendemain (26 avril), le Bureau politique du MPR chargea le Ministre de la Justice de déposer une plainte contre le Cardinal Malula. Craignant pour la sécurité du prélat, Vatican décida de rappeler le Cardinal Malula à Rome, pour une durée indéterminée. Cinq mois plus tard, à la grande surprise, Mobutu annonça aux membres du Bureau politique du MPR qu’il avait accordé son pardon au Cardinal Malula (lequel lui aurait envoyé une lettre confidentielle dont il n’avait pas révélé le contenu) et qu’il était autorisé à rentrer au pays.
25 janvier 1972, début de la campagne de médisance contre le Cardinal Malula par la radio-télé zaîroise.

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