Le 10 mai 1997, l’archevêque Laurent Monsengwo, alors président du Haut Conseil de la République/Parlement de transition (HCR-PT), est désigné président de la République à l’intérim par le Sommet de Libreville. 

C’était à une semaine de la fin de règne du Président Mobutu. La communauté internationale venait de constater l’échec des négociations conduites par Mandela (sur le bateau Outenique) et avait appelé à un nouveau sommet régional des ministres des affaires étrangères de la région. Le sommet s’était tenu du 8 au 10 mai, à Libreville et avait abouti à 3 conclusions : (a) un retrait, pour raisons de santé, du Président Mobutu (dont la sécurité de sa famille et de son patrimoine serait garantie), (b) l’élection à la présidence du Haut Conseil de la République, ou Parlement de transition, de Mgr Monsegwo (suggéré par le Quai d’Orsay, avec l’approbation des chefs d’Etat de l’Afrique centrale) et (c) la formation d’un gouvernement d’union nationale ouvert à tous les partis (dont l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila).
Aussitôt adopté à Libreville, et entérine de facto par le Président Mobutu, ce processus de passation de pouvoirs fut contesté par deux protagonistes essentiels de la crise. Dès l’aube, à Lubumbashi, Laurent-Désiré Kabila le réfutait sans ambages. En début de matinée, à Kinshasa, c’était au tour d’Etienne Tshisekedi de contester cela. Par la voix d’Adrien Phango (alors Secrétaire général de l’UDPS), il officialisait une proposition de pacte sans équivoque avec LD Kabila : “Mobutu n’a plus aucun pouvoir. Nous appelons les militaires zaïrois a déposer immédiatement les armes et à renoncer à des pillages suicidaires”, avait déclaré Adrien Phango à la presse. Au cours de cette semaine-là, les combats s’étaient poursuivis jusqu’à l’entrée à Kinshasa des troupes de l’AFDL le 17 mai.

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