Tout avait basculé ce jour-là lorsque les étudiants de l’Université de Lubumbashi tentaient d’organiser une manifestation pacifique de soutien à leurs camarades de Kinshasa. Il paraîtrait qu’avant la manifestation, les étudiants de Lubumbashi découvrirent que trois de leurs camarades Ngbandis (ethnie du Président Mobutu) étaient en fait des “informateurs” des services de renseignement qui fournissaient à la police les noms des étudiants opposants au régime. Ces derniers furent battus, lapidés puis jetés dans un trou jusqu’à ce que la Garde Civile vienne les libérer.
Les émeutes dans le campus universitaire ont alors commencé depuis ce jour-là et se sont poursuivies jusqu’au 12 mai. D’après d’innombrables témoignages, dans la nuit du 11 au 12 mai, après interruption du courant électrique sur le campus et l’encerclement de celui-ci par les forces de l’ordre, un commando armé de la Division Spéciale Présidentielle (DSP, composée essentiellement de Ngbandis) avait fait irruption sur le campus vers 23 heures afin de venger leurs “frères” Ngbandis lynchés quelques jours auparavant. Ils exécutèrent à l’arme blanche de nombreux étudiants, éventrant les uns au moyen de poignards, jetant les autres des étages des bâtiments, ou étranglant avec des cordelettes ceux qui tentaient de s’enfuir. Les étudiants les plus visés par ces représailles provenaient surtout des régions des deux Kasaï, du Kivu, du Bandundu et du Bas-Zaïre. Les natifs d’équateur furent épargnés car ils pouvaient répondre au mot de passe “lititi mboka” (herbe de mon village). Le nombre exact de victimes de ce massacre est resté jusqu’à ce jour inconnu car les corps des étudiants massacrés étaient transportés pour une direction inconnue. A la suite de ces événements, beaucoup d’étudiants et d’enseignants zaïrois s’étaient réfugiés en Zambie. Signalons que cette version des faits a souvent été contestée par certaines gens qui estiment que rien ne s’était passé durant ces jours-là au campus universitaire de Lubumbashi et qu’il s’agissait de faux témoignages fournis par des étudiants manipulés par l’opposition.
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