Le 22 juillet 1991, Etienne Tshisekedi rejette sa nomination par Mobutu comme Premier ministre. 

Alors qu’on est en pleine crise politique où opposition et pouvoir cherchent à s’accorder sur le principe d’organiser une Conférence nationale souveraine avec décisions “exécutoires”, un flash télévisé annonce à la télévision publique que Mobutu a nommé Etienne Tshisekedi comme Premier ministre, en remplacement de Mulumba Lukoji. Aussitôt après avoir suivi le communiqué, l’entourage de Tshisekedi évoque un piège que leur leader doit éviter. Et sous la pression de ses “combattants” (ils menaçaient de transformer sa maison en feu), Etienne Tshisekedi recula en annonçant qu’il rejette la nomination de Mobutu. Deux jours après, Mobutu n’avait d’autre choix que de reconduire l’ex-Premier Ministre, Mulumba Lukoji.
C’est seulement 3 mois après (1er octobre 1991), après d’âpres négociations, que Tshisekedi accepta le poste de Premier ministre. Mais lors de la cérémonie de prestation de serment au Palais de Marbre, il créa un incident : devant caméras et officiels, il supprima au stylo-bille la mention “le Président de la République est garant de la Nation”. Il affirma ne pas être “le Premier ministre du Maréchal Mobutu” même s’il a accepté d’être nommé par lui. Furieux, Mobutu le révoqua dès le lendemain, le remplaçant par Bernadin Mungul Diaka. Mais Tshisekedi promit de se réinstaller de force. Lorsqu’il alla prendre possession de ses bureaux à la Primature, il fut accueilli par des chars et se contenta de rester dans la rue avec ses partisans. Après un mois de tiraillement au sein de la classe politique et, sous la houlette des émissaires de L’OUA (Abdou Diouf et Abdoulaye Wade), Mobutu jeta son dévolu sur Nguz Karl-i-Bond qui fut nommé, le 25 décembre 1991, nouveau nouveau Premier ministre.

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