Ce jour-là, pendant que se prépare à l’Assemblée nationale la loi de 1981 sur la nationalité zaïroise, 5 intellectuels rwandophones, inquiets, adressent une lettre au Secrétaire Général de l’ONU en vue de l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Kivu. Dans leur lettre, ils précisaient “il ne s’agit pas d’une aventure ou d’une subversion, mais bien d’une mobilisation générale des populations originaires du Rwanda en République du Zaïre qui sensibilisent les autorités internationales sur leur légitime cause, quelles que soient les conséquences qui en découlent”.
Cinq ans plus tard et face à la “pression” internationale, le Gouvernement zaïrois à travers son Ministre de l’Intérieur créa un “Service d’identification des Nationaux” (en novembre 1986) en vue de l’application de la loi de 1981 sur la nationalité. Ce service avait à procéder au “recensement d’identité” des populations du Kivu, et particulièrement au “recensement simultané des populations d’expression Kinyarwanda” en facilitant les formalités administratives d’acquisition de la nationalité, spécialement pour les immigrés réguliers de longue date. Le Kivu était ainsi pris dans un tourbillon dont on n’était pas conscient au niveau du Gouvernement central de Kinshasa.
Ces opérations (recensement et identification) seront mal perçues chez les populations rwandophones du Kivu, surtout pour celles de Fizi, Mwenga et Uvira. Elles provoqueront de violentes protestations et, de ce fait, le Service National d’Identification fut supprimé en 1988.
Le 20 juin 1981, cinq intellectuels rwandophones adressaient au Secrétaire Général de l’ONU une lettre dans laquelle, au nom “des populations originaires du Rwanda au Zaïre”, ils revendiquaient un projet d’un Etat devant regrouper les territoires de Goma, Rutshuru, Walikale, Masisi, Kalehe et Idjwi.

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