Entre mai et juin 1994, la situation des Forces Armées Rwandaises (FAR) s’était dégradée. Plusieurs bastions qu’elles tenaient venaient d’être reprises par l’Armée Patriotique Rwandaise (APR) de Paul Kagame : le 21 mai, le FPR s’était emparé du camp de Kanombe et de l’aéroport de Kigali, le 29 mai Nyanza était libérée, Kabgayi le 2 juin et Gitarama le 9. La prise de Kigali et de Butare paraissait donc inéluctable.
C’est ce qui poussa le Gouvernement intérimaire Rwandais (GIR) à se replier à Gisenyi ce 10 juin, avec à sa tête le Président intérimaire Théodore Sindikubwabo. Ce gouvernement se faisait appeler “gouvernement des sauveurs” (“Abatabazi”). Il était composé de 21 membres (dont 17 ont été présentés au Tribunal pénal international pour le Rwanda), avec à leur tête le Président Théodore Sindikubwabo (exilé et mort au Congo) et le Premier ministre Jean Kambanda (il avait plaidé coupable de génocide devant le TPIR, suite à son arrestation au Togo où il s’était exilé). Des câbles diplomatiques révélés quelques années plus tard confirment qu’au soir de son arrivée à Gisenyi, il avait écrit au Président français (François Mitterrand) une lettre le remerciant “pour le soutien moral, diplomatique et matériel que Vous nous avez assuré depuis 1990 jusqu’à ce jour” et il priait “de nous fournir encore une fois Votre appui tant matériel que diplomatique. Sans Votre aide urgente, nos agresseurs risquent de réaliser leurs plans”(1). Et peu avant le 15 juin, Alain Juppé (alors Ministre des affaires étrangères de la France) proposait au Conseil de Sécurité des Nations Unies une intervention aéroterrestre.
(1) https://books.google.bi/books?id=Xz4hp7EeUp0C&pg=PA774&lpg=PA774&dq=10+juin+Mobutu&source=bl&ots=eNi5vWyQ4G&sig=wh8I-agMQ0iHQVnTFwgKPvH4G2M&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjPppH-3rDUAhWnKsAKHRDxAdY4HhDoAQhFMAc#v=onepage&q=10%20juin%20Mobutu&f=false
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