Le 17 janvier 1961, assassinat de Patrice-Emery Lumumba.

Tout part du 2 décembre 1960, quand il est capturé sur la route de Stanleyville (Kisangani) par Joseph-Désiré Mobutu, le chef d’état-major de l’armée congolaise. A son acheminement à Leopoldville (Kinshasa) après sa capture, il n’est déjà plus traité comme un homme. L’image du soldat qui le saisitpar les cheveux et lui relève la tête pour le montrer aux caméras restera dans toutes les mémoires.
A Léopoldville, on envisage le transfert de Lumumba et de plusieurs de ses partisans au fort de Shinkakasa, à Boma (Bas-Congo). Mais aux petites heures du matin de ce 17 janvier, il y a un changement de plan. Patrice Lumumba et deux de ses partisans, Maurice Mpolo et Joseph Okito, sont conduits par avion à Élisabethville (Lubumbashi). Ses bourreaux sont d’une cruauté indicible. Dans le DC-4 qui l’emmène à Élisabethville, ses gardes congolais sont imbibés de whisky. Ils le frappent si fort, à coups de pied, à coups de crosse, que le commandant de bord belge leur fait remarquer que des mouvements aussi brusques menacent la sécurité de l’avion. À l’atterrissage, avec ses deux compagnons de supplice, ils sont livrés aux autorités locales. Ils seront ligotés et humiliés par des responsables katangais, dont Moïse Tshombé, Munongo, Kimba, Kibwe, Kitenge puis exécuté sommairement, son corps découpé en morceau et dissous dans de l’acide. Le même sort est réservé à ses compagnons. A ce jour, même si les circonstances réelles de sa mort n’ont jamais totalement été élucidées, on sait en tout cas qu’une participation de l’État belge à plusieurs niveaux a eu lieu pour ce faire. C’est d’ailleurs à cet égard que l’État belge a présenté des excuses en 2003, que beaucoup considèrent comme trop timides, imprécises et surtout, sans conséquences sur les différents protagonistes de cet assassinat.

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