Moïse Kapenda Tshombe, alors président du Katanga indépendant, se trouve ce jour-là à Kolwezi où il a fui après la reprise d’Elisabethville (Lubumbashi) par les forces de l’ONU. Contre toute attente pour ses partisans, Tshombe y fait une importante déclaration. Il se dit prêt à mettre fin à la sécession et demande au chef du gouvernement central, Cyrille Adoula, d’accorder sans délai une amnistie garantissant la sécurité et la liberté au gouvernement katangais, à lui-même ainsi qu’à tous leurs collaborateurs. Il reconnaîtra sa défaite, mais déniera à quiconque le droit de priver le peuple katangais de son aspiration à l’autodétermination. Pour lui, cette autodétermination devait s’exercer dans le cadre d’un Congo fédéral. La sécession katangaise n’aura duré que vingt-neuf mois et quinze jours.
Deux jours plus tard, Tshombe se rend à Élisabethville (Lubumbashi). Isolé diplomatiquement, il ne pouvait pas résister longtemps. C’est alors qu’il s’envole pour l’Espagne mais pour un exil de courte durée puisqu’il revint, dès 1964, dans un Congo unifié. Il sera nommé Premier ministre du gouvernement central de coalition à Léopoldville (Kinshasa). Mais le 13 octobre 1965, le président Joseph Kasa-Vubu, en fin de mandat, décide de révoquer Tshombe qui venait de remporter haut la main les élections législatives avec sa coalition, la Convention nationale congolaise (Conaco). S’ensuivit entre Kasa-Vubu et Tshombe une crise qui poussa le lieutenant général Joseph-Désiré Mobutu, chef de l’armée, à prendre le pouvoir, le 24 novembre 1965.
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