Ce jour-là, 8 millions de francs suisses (soit environ 5,2 millions d’euros) étaient rendus à la famille Mobutu, après avoir été bloqués par la Suisse depuis mai 1997. La Suisse avait essayé de reverser cette fortune dans les caisses publiques de l’Etat congolaise, et plusieurs tentatives allant dans ce sens avaient été entreprises par les autorités suisses, mais sans que les autorités congolaises à Kinshasa ne s’intéressent à la procédure.
Quelques jours avant l’opération, le vice-directeur du département du droit international au ministère des Affaires étrangères suisse avait fait savoir qu’à plusieurs reprises, la Suisse était intervenue auprès du gouvernement de la RD Congo lui indiquant la marche à suivre pour que l’argent retrouve le chemin des caisses de l’Etat. Il suffisait de faire la preuve que les capitaux étaient bien de l’argent public, mais Kinshasa n’a jamais donné suite. “… Nous avons eu de nombreux contacts avec Kinshasa. Ce printemps, nous avons même demandé l’assistance de la Banque mondiale. Le gouvernement congolais a finalement répondu formellement en octobre dernier qu’il n’agirait pas”, avait martelé le vice-directeur du département du droit international au ministère des Affaires étrangères suisse. D’aucuns estiment que le silence du Gouvernement congolais était dû à la présence au gouvernement de Nzanga Mobutu (fils de Mobutu) qui occupait alors le poste de vice-Premier ministre dans le Gouvernement Muzito I. D’autres disent même que cela faisait partie de l’accord “secret” que Joseph Kabila avait signé avec Nzanga Mobutu (lors du deuxième tour de l’élection présidentielle d’Octobre 2006), par lequel ce dernier avait appelé à voter pour Joseph Kabila au détriment de son beau-frère, Jean-Pierre Bemba.
Pour rappel, lorsque Laurent-Désiré Kabila prenait le pouvoir en mai 1997, le nouveau gouvernement de la RD Congo (par la bouche de son ministre de la Justice, Célestin Lwangi) estimait que les avoirs de Mobutu s’élevaient à 16 milliards de dollars, et que l’essentiel de ces avoirs avait été transféré dans les banques en Suisse et en Afrique du Sud vers les années 1990.
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