Ce jour-là, les forces de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération (AFDL), appuyées par celles de l’Armée Patriotique Rwandaise (APR), s’emparaient de l’immense camp de réfugiés rwandais de Tingi Tingi, mettant en fuite des milliers de réfugiés [Hutus] rwandais. Tingi Tingi était à ce moment-là le plus grand camp de réfugiés au monde, occupé par plus de 1 million de réfugiés. Les éléments de l’AFDL/APR avaient détruit au mortier et à la mitrailleuse cet immense camp, tuant des milliers de personnes (dont en majorité des femmes et des enfants) et des centaines de milliers d’autres furent jetées sur les routes de l’exil, à travers la forêt équatoriale et sans aucune assistance humanitaire. Beaucoup d’entre elles trouvèrent la mort, tuées par leurs poursuivants et d’autres par la faim, les maladies et l’épuisement.
Situé dans la province du Maniema, à plus de 400km de Bukavu, le village de Tingi Tingi avait accueilli d’avril 1994 à février 1997 entre 200.000 et 1.000.000 réfugiés rwandais. A partir de novembre 1996, la population de Tingi Tingi s’était considérablement accrue jusqu’à recenser près de 1.500.000 réfugiés, essentiellement des rescapés des tueries perpétrées par les militaires de l’AFDL lors de leur passage et destruction des camps d’Uvira (Lubarika, Luberizi, Ndunda, Rusabagi, etc) et des alentours de Bukavu et Goma (en octobre et novembre 1996). Avec l’avancée de l’AFDL, certains réfugiés avaient déjà quitté le camp de Tingi Tingi mais plusieurs milliers d’entre eux s’y trouvaient encore en mars 1997, parmi lesquels de nombreux malades et des enfants non accompagnés.
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