CE JOUR-LA… 26 août, comme aujourd’hui…
Le 26 août 1998, début de la bataille de Kinshasa (les “Trois Glorieuses”).
Kinshasa se réveille dans un climat de forte tension. La nouvelle de l’entrée des militaires rwandais se répand comme une traînée de poudre. La veille, rumeurs, informations et récits des voyageurs en provenance du Bas-Congo – où les agglomérations de Mbanza-Ngungu et de Kisantu étaient déjà sous occupation des militaires rwandais – avaient déjà créé chez les Kinois une psychose collective. Z’Ahidi NGOMA, dans une interview accordée à RFI au cours de l’escale technique de Douala en route pour Paris, vantera d’ailleurs l’exploit réalisé par les militaires rwandais qui avaient débarqué à Kitona et réussi non seulement à couper le courant d’Inga mais également à saboter le pipeline qui alimente Kinshasa en carburant, promettant aux Kinois qu’ils seraient “libérés” avant la fin du mois. Et au matin de ce 26 août, la population Kinoise est soumise à une dure épreuve : la circulation est rendue presqu’impossible (par le manque de carburant dans les stations-services) et les activités sont paralysées faute de courant électrique. Alors que les rwandais croyaient que la partie était déjà gagnée, ils vont faire des Kinois des véritables héros. La population kinoise va écrire l’une de plus belles pages de son histoire.
Ce sont les habitants de la partie Est de Kinshasa (des communes de N’djili, Kimbanseke et Masina par où étaient entrés les rwandais) qui organiseront la résistance. Des comités d’autodéfense sont constitués, qui ne respectent guère le couvre-feu instauré par les autorités, convaincus qu’ils doivent désormais compter sur leurs propres efforts pour se défendre. Munis de gourdins, de machettes, de bâtons et d’autres sortes d’armes blanches, les Kinois passeront des nuits entières dehors, autour de grands feux faits de pneus usés [ces mêmes pneus avec lesquels ils brûleront certains soldats rwandais et autres suspects capturés. La déroute des rwandais sera acquise au bout de 3 jours. Ils ne réussiront pas non plus à s’emparer de l’aéroport de N’djili défendu par les forces zimbabwéennes dont des contingents sont à Kinshasa depuis le 20 août. Avec l’appui, en particulier aérien (des Mig angolais), de leurs alliés et avec l’aide de la population, les Forces armées congolaises (FAC) reconquièrent toutes les zones occupées par les rwandais. Le Président Laurent Désiré Kabila, qui était certainement sur le point de perdre le pouvoir, et peut-être même sa vie, se rendra à l’évidence qu’il doit compter sur les Kinois. C’est ce qui l’amena d’ailleurs, pour remercier cette population, à tenir son premier meeting populaire – depuis le début de la guerre le 2 août – à N’djili le 16 septembre.
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