Ce jour-là – et jusqu’au 4 février – soit 5 jours après sa prestation de serment en tant que nouveau Président de la République démocratique du Congo, le Général-major Joseph Kabila reçoit une légitimation internationale au cours de la tournée qui le conduit aux États-Unis, en Belgique, en France et en Grande-Bretagne. Ce voyage constitue un tournant diplomatique radical qui scellera les retrouvailles entre la RDC et l’Occident.
Déjà dans son discours d’investiture le 26 janvier 2001, Joseph Kabila avait mis l’accent sur sa volonté de libéraliser l’activité économique et d’améliorer les rapports de la RD Congo avec les puissances occidentales. Et ce 31 janvier, il entame une tournée qui le mène à Paris, Washington, New York et Bruxelles.
Tous ceux qui le rencontrent sont conquis par ce jeune Chef d’Etat. Ses témoignages de bonne volonté sont partagés par tous ceux qui le rencontrent. Sans que l’on puisse faire la part dans les réactions qu’il suscite de ce qui est conviction, l’entreprise de séduction porte ses fruits. Kamel Morjane (envoyé spécial des Nations unies) déclarera par exemple, après l’avoir rencontré : “(…) quand vous êtes avec lui, vous éprouvez le désir de le protéger [you feel that you even want to protect him]. Il est très sympathique et très calme. Il est, dirais-je, honnête et désireux de réaliser des choses positives. ‘Comment pouvons-nous l’aider?’ Je pense que telle est, après l’avoir rencontré, la réaction de beaucoup de gens”.
Cette tournée sera d’une grande importance pour la RD Congo, car les actes suivront quelques jours après. Dès février 2001, s’amorce le grand retour en RD Congo des bailleurs de fonds, emmenés par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.
Puis, à la mi-février 2001, Joseph Kabila accepte de participer à Lusaka à un sommet sur la paix en RDC où il accomplit des pas diplomatiques importants : contrairement aux positions de son père, il accepte que Ketumile Masire reprenne son rôle de “facilitateur” pour la tenue du Dialogue intercongolais prévu par l’accord de cessez-le-feu, et il donne son accord à un plan de déploiement de la force de paix des Nations unies, la MONUC.
En février 2002, avec l’accord de Joseph Kabila, s’engage enfin de façon décisive en Afrique du Sud le Dialogue intercongolais. L’enjeu majeur des négociations est le maintien ou non de Joseph Kabila à la tête de l’État. Elles débouchent dans un premier temps, en avril, à Sun City, sur un accord partiel entre Kinshasa et le MLC de JP Bemba, auquel adhèrent une majorité des représentants de l’opposition politique non armée et de la Société civile, ainsi que les rébellions du RCD-Mouvement de Libération et du RCD-National. Enfin, le 17 décembre 2002, est conclu l’accord de paix “global et inclusif” qui met en place le système 1+4 : un président (Joseph Kabila), flanqué de quatre vice-présidents, Bemba pour le MLC, Ruberwa pour le RCD-Goma, Yerodia Ndombasi pour le gouvernement de Kinshasa, Z’Ahidi Ngoma pour l’opposition politique non armée.
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