Le 18 mars 1997, le premier ministre zaïrois, Léon Kengo wa Dondo, est destitué par le Parlement à une très forte majorité, mais selon une procédure irrégulière, par l’adoption d’un ‘’Acte d’assemblée’’.

Ce jour-là, soit 3 jours après la prise de Kisangani par les éléments de l’Alliance des Forces Démocratiques de Libération (AFDL) de Laurent Désiré Kabila, le premier ministre zaïrois, Léon Kengo wa Dondo, est destitué par le Parlement dit ‘’de la période de transition’’ alors qu’il était en route pour Nairobi, où il devait assister, le lendemain, à un sommet africain sur la crise dans la région des Grands Lacs. Les rumeurs disaient qu’il était possible que le Zaïre annonce, à l’issue de ce sommet, un cessez-le-feu unilatéral, ce qui allait permettre à la communauté internationale de faire pression sur Laurent-Désire Kabila pour qu’il suspende son offensive, jusque victorieuse.
Le Parlement s’était réuni dans la soirée de ce 18 mars et avait voté la destitution de Kengo par 489 voix pour, 9 contre et 12 abstentions. Relayés par la presse, les opposants réclamaient depuis plusieurs jours la démission du chef du gouvernement, de plus en plus impopulaire et accusé d’être à l’origine des revers des forces armées zaïroises (FAZ) face aux rebelles de Laurent-Désiré Kabila. Tout en relevant les irrégularités qui avaient entaché cet acte, Kengo présenta sa démission le 24 mars 1997 après que Mobutu eut choisi de prendre acte de la décision du Parlement.
Le pays était resté sans Premier ministre pendant environ 2 semaines, jusqu’au 2 avril 1997 lorsque le maréchal Mobutu, après d’interminables tractations, signe l’ordonnance qui consacrait le principal leader de l’opposition, Etienne Tshisekedi, chef du gouvernement, avec pour mission de ramener la paix et de conduire le Zaïre aux urnes. Kinshasa avait accueilli la nouvelle avec circonspection. Traditionnellement favorable à Tshisekedi, les groupes de Zaïrois qui se réunissent dès 6 heures du matin dans les quartiers pour discuter politique parlaient de ‘’cadeau empoisonné’’. Le 3 avril, Etienne Tshisekedi annonça la composition de son gouvernement sans avoir procédé à aucune consultation et réserva 6 ministères à l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) de Laurent Désiré Kabila. Il invita l’AFDL à se rallier à lui et, à travers lui, à l’ordre légal institué par la Conférence Nationale Souveraine (CNS). En se réclamant de la Conférence Nationale Souveraine (CNS), Etienne Tshisekediprit aussitôt la décision de dissoudre le Haut Conseil de la République-Parlement de Transition (HCR-PT) pour faire place au seul Haut Conseil de la République institué par la CNS et mit ainsi fin à la bipolarisation de la vie politique au Zaïre. Il décréta qu’à partir de ce jour-là, le Zaïre serait régi par la Constitution édictée par la Conférence Nationale Souveraine. Mais sa démarche fut aussitôt récusée par la classe politique.
Mais le 5 avril 1997, soit 2 jours après la présentation de son gouvernement, les ‘’Forces Politiques du Conclave’’, ‘’l’Union Sacrée de l’Opposition Radicale’’ et les ‘’Alliés’’ de Kibasa ainsi que le ‘’Cartel’’ de Kengo lui retirèrent leur confiance. Mobutu finit par choisir le Général Likulia Bolongo pour le poste de Premier Ministre. Le 11 avril 1997, celui-ci rendit publique la composition de son gouvernement dit de Salut National. Mais 1 mois après (le 17 mai 1997), Laurent-Désiré Kabila investit Kinshasa, emporta les institutions en place. Une nouvelle page de l’histoire du Zaïre (RD Congo) s’écrivait ce jour-là.

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