Nous sommes moins de deux semaines après la proclamation officielle de l’indépendance de la RD Congo. La nuit, vers 22h30, le docteur Moise Tsombé passe à la radio pour annoncer que la province du Katanga fait sécession et proclame unilatéralement son indépendance contre le pouvoir fédéral de Léopoldville (Kinshasa). Économiquement, il est alors soutenu par l’Union minière du Haut-Katanga (UMHK) – société coloniale belge associée à la puissante Société générale de Bruxelles et qui exploite les richesses minières katangaises. Politiquement, Moïse Tshombé est appuyé par différentes organisations anticommunistes internationales qui craignent les ingérences soviétiques – directes ou via leurs alliés – au cœur de l’Afrique, à la faveur de la décolonisation.
Le nouvel Etat ainsi proclamé s’étend sur une superficie de 496.877 km² (représentant plus de 20% du Congo ou soit environ la taille de l’Espagne) avec une population de 1.709.659 âmes (soit environ 13% de la population totale du Congo en 1960). Elisabethville (Lubumbashi) est choisie comme capitale avec 4 districts centralisés et dirigés par des gouverneurs (Haut-Katanga, Lualaba, Tanganyika et Haut-Lomami). Il émet très vite sa monnaie, crée sa police et son propre drapeau (un drapeau rouge et blanc barré obliquement de vert et comportant trois croisettes monétaires katangaises). Mais l’Etat du Katanga ne sera jamais reconnu par l’ONU, puisque les deux superpuissances de l’époque (USA et URSS), affichent alors des positions fermement anticoloniales. La question du Congo est inscrite dans les débats de l’ONU qui envisagera une intervention militaire. Les troupes de l’ONU finissent par prendre le contrôle d’Elisabethville (Lubumbashi) en décembre 1962, obligeant Moise Tshombe à prendre la fuite. En janvier 1963, il finit par se rendre et obtient l’amnistie pour lui-même et ses partisans. C’était la fin de l’Etat du Katanga qui n’aura existé que pendant 2 ans et 6 mois.
Le 11 juillet 1960, Moïse Tshombe proclame la sécession du Katanga.

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