Tout s’était passé très vite. Jairo Patino appelle à l’aide et pendant un bref instant, personne n’y prête attention. Lui seul a vu ce qui s’était passé au centre du terrain, loin de l’action de jeu, alors qu’on approche du dernier quart d’heure de ce match entre la Colombie et le Cameroun. Marc-Vivien Foé, son adversaire si coriace jusqu’alors, vient de s’écrouler sur la pelouse. Sans contact, sans personne autour de lui. Jairo Patino accourt, parvient quand même à prévenir l’arbitre, qui arrête le jeu et laisse entrer les soigneurs. Celui de la sélection colombienne, Hector Fabio Cruz, est le plus rapide à arriver pour porter secours au joueur. “Il était inconscient, mais il respirait. Il a repris connaissance avant de la perdre à nouveau”. Après de longues minutes, les pompiers évacuent – maladroitement – le joueur, direction la zone médicale du stade. La dernière image de Foé sur un rectangle vert est terrible : spectateurs et téléspectateurs assistent à sa sortie, allongé dans cette pauvre civière rouge, le bras gauche tombant, les yeux révulsés, tandis que le jeu reprend. À l’abri des regards, un massage cardiaque est prodigué, bien tard, vain. Et à 20h30, le médecin de la FIFA, Alfred Müller, officialise la nouvelle : Marc-Vivien Foe est mort.
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