Au lendemain de l’indépendance de la RD Congo, le problème d’un avion présidentiel se posait déjà. L’appareil du Gouverneur Général du Congo Belge, que Kasa-Vubu et Lubumba s’attendaient à recevoir, ne leur avait pas été donné, sauf un petit avion de l’armée belge. Lumumba racontait d’ailleurs : “Quel avion nous a-t-on donné? Alors qu’il y a des avions convenables de voyage, on présente à notre chef d’Etat un avion sans sièges, un avion de parachutistes dans lequel il nous était difficile de nous asseoir”. Et pendant les 5 ans qui ont été ceux de la première république, le président Joseph Kasa-Vubu faisait de l’avion stop car ne disposant pas d’un avion personnel. Ses déplacements étaient certes assurés, mais il prenait un régulier d’Air Congo pour l’intérieur du pays, ou de la Sabena pour l’étranger.
A son arrivée au pouvoir, Mobutu comprend l’utilité d’avoir un appareil présidentiel. Il y jettera alors tout son dévolu pour s’équiper, durant ses 32 ans de règne, d’appareils neufs, ultra modernes, confortables et dignes de l’homme d’Etat qu’il était. La première acquisition fut faite ce 26 juin, moins d’une année après son arrivée au pouvoir par le coup d’Etat de novembre 1965. Mobutu utilise d’abord un DC 8 (appelé “Kisangani”) pour ses voyages à l’étranger. Puis, lorsque la compagnie aérienne nationale acquiert des DC 10, il délaisse les DC 8 et s’empare d’un de ses deux fleurons qu’il baptisa du nom de sa résidence officielle : le “Mont Ngaliema”. Outre le “Mont Ngaliema”, Mobutu disposait aussi d’un Boeing 737 qu’il utilisait parfois pour ses voyages en Afrique, d’un avion militaire C130 (appelé “Libumu Ndunda” et qu’on dit qu’il pilotait parfois lui-même) et d’un hélicoptère de commandement Puma. Enfin, en 1992, il acheta un Boeing 727/30 nommé “Ville de Lisala” (en souvenir de son village de naissance). En fuyant Kinshasa le 16 mai 1997, il laissera l’avion présidentiel officiel au profit d’un somptueux jet privé qu’il loua à un monarque du golfe. C’est cet avion que Laurent-Désiré Kabila récupéra à sa prise de pouvoir et en fit le premier avion présidentiel post-Mobutu (après l’avoir baptisé “Hewa Bora”). A ce jour, la flotte présidentielle de la RD Congo comprend un Boeing 727 pour les déplacements à l’intérieur du pays et en Afrique, un Boeing 707 pour les déplacements longue distance (Europe et Asie) et un Gulfstream pour les déplacements des autres dignitaires de la République (président de l’Assemblée nationale, président du Sénat, Premier ministre, ministres et autres personnalités ayant un rang ministériel, haut-fonctionnaires d’État, ambassadeurs en déplacement officiel pour le compte de l’État, etc.).
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