Ce jour-là, à l’issue d’une réunion tenue entre les membres du Bureau politique du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR, le parti-Etat) et le gouvernement (réunis sous la direction du général Mobutu à bord du yacht présidentiel, le Kamanyola), la décision est prise de débaptiser en cascade le nom du pays, République démocratique du Congo, et le fleuve Congo, respectivement en “République du Zaïre” et “fleuve Zaïre”. Quelques mois après, le pays se dotait d’un nouveau drapeau et d’un nouvel hymne national, la Zaïroise. Cette décision était essentiellement dictée par la seule volonté du Président Mobutu qui tenait tant à sa politique de l’authenticité à laquelle il fallait recourir afin que les Zaïrois redeviennent “eux-mêmes”. C’est dans ce cadre que plusieurs mesures furent prises dans la foulée au cours des 3 années qui suivirent :
(a) en 1972, le général Mobutu abandonna son prénom de “Joseph Désiré” pour se faire appeler désormais “Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga”. Il obliga tous les citoyens Zaïrois à adopter des noms africains en lieu et place de noms européens et chrétiens;
(b) la même année (1972), les standards d’habillement occidentaux furent aussi, par souci d’authenticité, abandonnés au profit de l’abacost (“A bas le costume”, un genre de costume à col Mao).
(c) en 1973, Mobutu instaura les travaux communautaires obligatoires, connus sous le terme lingala de “Salongo”. Il s’agissait d’occuper la population l’après-midi de chaque samedi pour des travaux d’intérêt communautaire. Le fait de ne pas accomplir les prestations obligatoires pouvait occasionner un à six mois de prison.
(d) la même année (1973), une nouvelle forme de centralisation accrue à tous les niveaux en faisant une fusion complète entre les structures administratives et politiques : chaque responsable politique devenait dorénavant le chef de la section correspondante du parti.
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